Comment mettre en page son roman ?

Dans ma folle jeunesse, du temps jadis où j’étais si svelte et insouciante et sans un seul cheveu blanc (je vous vois, petits bâtards), j’écrivais un peu comme je voulais, avec une mise en page à la va comme j’te pousse qui dépendait de mon humeur du jour.
Et puis j’ai grandi, appris les joies de la mise en page pendant mes études, continué d’apprendre après. Maintenant, je ne supporte plus les romans mis en page à la va comme j’te pousse (les jeunes ne respectent vraiment plus rien), alors voici quelques trucs pour vous aider à mettre en page votre roman :
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• Les règles de base sont très simples :
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– On met un alinéa à chaque début de paragraphe.
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On ne saute pas de ligne entre les dialogues et la narration, ni entre les paragraphes. Les sauts de ligne ne se font que lorsqu’on change de chapitre ou dans des cas précis : en général, sauter une ligne entre deux paragraphes marque une cassure dans la narration, une ellipse par exemple.
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On change obligatoirement de page pour commencer un nouveau chapitre.
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– N’oubliez surtout pas de justifier votre texte à droite et à gauche. C’est-à-dire aligner le texte à gauche et à droite, pour qu’il forme un bloc rectangulaire.
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– On laisse des marges sur les côtés, même si, souvent, votre traitement de texte s’en charge automatiquement.
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– Gardez toujours une police d’écriture simple. Times, Arial, Helvetica, (PITIÉ, PAS DE COMIC SANS MS) le but c’est que le manuscrit soit lisible, alors épargnez à vos lecteurs les typos fantaisistes, même si vous les trouvez jolies. Gardez-les plutôt pour les titres.
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La taille de la police doit rester lisible. Les éditeurs demandent du corps 12 au minimum, voire plus selon les cas.
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Les tirets de dialogue sont des tirets cadratins — comme ça, et non des tirets – comme ça. Sur Word, il suffit de taper alt + tiret pour l’obtenir ou, selon les paramètres, de mettre deux tirets côte à côte pour qu’ils fusionnent en un tiret cadratin.
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– Pas de fantaisie de mise en page non plus : les dialogues ne seront pas en gras ou en italique, ces graisses de caractère étant réservées à des cas précis. Par exemple, l’italique est utilisée en typographie pour les titres des livres, les mots étrangers insérés dans le texte ou, plus par effet de style, les pensées d’un personnage, les flash-back et autres.
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– N’oubliez pas de numéroter vos pages.
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• Les trucs un peu plus techniques
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– La césure : c’est bien d’en avoir, mais les règles typographiques veulent qu’il n’y ait pas plus de trois césures à la suite. Sinon bah, c’est pas joli. N’hésitez pas à jouer légèrement sur l’interlettrage pour rectifier ce souci si besoin.
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Les veuves et les orphelins : il s’agit de mots ou de lignes isolés. La veuve désigne la dernière ligne d’un paragraphe laissée toute seule en haut d’une page. L’orphelin quant à lui désigne le dernier mot d’une phrase tout seul sur sa ligne. Ça non plus, c’est pas beau, en plus de risquer de vous faire perdre plusieurs pages s’ils se répètent. Pour vous en débarrasser, allez dans le menu « Format/Paragraphe », choisissez « Enchaînements » et cochez « Éviter veuves et orphelins ».
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– Les espaces insécables : ce sont des espaces que l’on insère entre certains caractères pour éviter qu’ils soient séparés. Par exemple, entre un mot et un point d’interrogation/d’exclamation, on insère une espace (oui, une) insécable pour ne pas que la ponctuation soit dégagée seule à la ligne. Même punition pour les guillemets, les point-virgules, les deux points…
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– L’interligne : par défaut, on travaille en interligne 1, cependant si vous voulez tenter l’édition, prenez garde aux demandes des éditeurs sur ce point ! Certains exigent un interligne 1,5, d’autres 2, voire 2,5 et ce, afin de pouvoir glisser des annotations à la main.
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Ces conseils s’appliquent pour tout type de manuscrit, qu’il soit destiné à l’impression ou non. Cependant, si vous prévoyez de faire imprimer votre livre, de nombreuses autres règles de mise en page sont à respecter, que j’ai développé dans cet article.

13 réflexions sur “Comment mettre en page son roman ?

    • tiphs dit :

      Ce n’est pas forcément vrai.
      Les polices avec empattement sont simplement plus courantes en littérature, ce qui laisse penser qu’elles sont plus faciles à lire. En réalité, les deux types de typos se valent : l’empattement est une fioriture supplémentaire qui donne aux lettres littéraires un aspect plus élégant, mais il ne s’agit que d’une habitude et non d’une question de confort de lecture 🙂

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      • Melgane dit :

        Je ne saurais pas expliquer mais je ne suis pas vraiment d’accord. J’ai quand même l’impression que les lettres avec empattement sont plus reconnaissables que sans. Mais tu vas sans doute me dire que c’est l’habitude ^^’ 🙂

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  1. Gilles Labruyère dit :

    Un autre commentaire : si vous voulez que votre œuvre soit lue plus facilement par les dyslexiques, justifiez à gauche et ne justifiez pas à droite. La justification des deux côtés entraîne des irrégularités dans les espaces que les dyslexiques perçoivent et qui perturbent leur rythme de lecture. Merci pour cet article !

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  3. Kairos Chimera dit :

    Dans les polices d’écriture citons aussi Garamond qui est couramment utilisée. Pour la règle de début de chapitre j’ai lu bien des livres où ils ne commençaient pas forcément sur la page de droite, mis à part pour le premier chapitre qui lui, l’est toujours.

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    • Tiphs dit :

      Il y en a effet beaucoup ; tout le monde n’a pas le budget pour se permettre d’ajouter des pages blanches et préfère économiser de la place. Toutefois, si l’on veut faire les choses dans les règles, c’est ainsi qu’il faut procéder.

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