Combien coûte une couverture de roman ?

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Dans le monde de l’édition indépendante, c’est connu, les gens n’ont pas beaucoup de moyens. Petits tirages, éditeurs non salariés, lectorat peu étendu et succès pas toujours au rendez-vous rendent les factures difficiles à payer. Du moins, les factures liés aux coûts incompressibles, c’est-à-dire celles de l’imprimeur et celle de l’hébergeur du site internet, à minima. Pour le reste (correction, mise en page, couverture…) ça peut être du fait maison, parce qu’en théorie quand on est éditeur, on a de bonnes bases pour s’en occuper soi-même.

Ou pas.
C’est dans ces cas-là que j’interviens. Moi, et tous les graphistes/illustrateurs de romans. C’est aussi là qu’interviennent parfois des problèmes, toujours les mêmes. Voici donc, pour vous…

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LE VRAI PRIX D’UNE COUVERTURE DE ROMAN
   et pourquoi ça ne peut pas coûter 100€

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Beaucoup d’éditeurs et d’auteurs indés n’ont pas de budget. Ou disent ne pas en avoir, ça arrive aussi. 
Et beaucoup d’illustrateurs et de graphistes débutants, autodidactes et autres ne sont pas conscients du vrai prix de leur travail, ou n’osent pas l’appliquer. Pour diverses raisons, la première étant qu’il est très difficile d’évaluer le prix d’une création artistique (surtout la sienne) et qu’on a très vite l’impression de voler les gens.

Oui mais voilà : il faut bien vivre. Manger, payer son loyer, son prêt étudiant, remplir son réservoir d’essence, ce genre de joyeusetés. Et ce n’est pas en étant payé des clopinettes #expressionde1850 qu’on va s’en sortir.

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• Comment calculer le prix de son travail ?

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En vrai, c’est un peu complexe : il y a deux paramètres à prendre en compte lorsqu’on calcule le prix d’une couverture, à savoir le coût de production et celui de la cession de droits. Ces deux paramètres ajoutés l’un à l’autre donnent le prix final d’une couverture.

Commençons par le premier : le coût de production
Il dépend de vous : votre expérience, le temps passé, etc.

Comment le calculer ? Comment estimer ce que vaut notre travail quand on sort tout juste d’études, quand le monde nous répète que c’est que du dessin/du collage de photos les unes sur les autres, et quand les Grrrands Prrros refusent de divulguer ce savoir apparemment réservé à l’élite ? Ce n’est pas évident. Je vais essayer de débroussailler, en espérant rester claire.

Pour prendre conscience de ce qui est acceptable ou non, on peut commencer par appliquer une technique toute bête : compter ses heures.
De manière générale, on ne peut pas accepter de travailler à moins du SMIC horaire, soit environ 8€/h et c’est sur ce tarif, que tout le monde connait, que je vais baser la suite de mon explication, histoire que ça parle à tout le monde. Toutefois, sachez qu’un graphiste, un illustrateur, etc. indépendant ne se paie pas au SMIC, mais je vous expliquerai ça plus bas.
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Donc. À ces 8€/h, il va falloir ajouter vos charges, variables en fonction de la nature de votre activité.
Personnellement, je suis à 25% de cotisations, ce qui donnerait un salaire horaire TTC à 10€/h. Minimum, encore une fois.

Avec l’expérience, j’ai fini par établir une moyenne de temps de travail pour chaque type de couverture, et je suis en mesure de calculer mes devis rapidement. Si vous ne savez pas combien de temps vous mettez, chronométrez-vous. Vous devrez compter le temps de réalisation de la couverture, mais également le temps passé sur les recherches préalables et les modifications à apporter par la suite.
Personnellement, je passe au minimum 12h sur une illustration si je maîtrise à peu près le sujet (si on me demande de dessiner une cathédrale gothique avec des millions de détails, c’est une autre histoire). Mais aussi 3h sur les recherches et les croquis, 2h sur les diverses retouches et 3h sur la maquette de couverture quand on me la demande (incluant le graphisme du titre).

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Soit au minimum 20h de travail au total.
Soit au minimum 200€.
Je répète « au minimum », mais c’est pour que ça rentre bien. 

Déjà, là, en se basant sur un tarif horaire décent, on voit bien qu’il y a un souci à accepter d’être payé cent balles TTC.

Facturer votre travail en tenant compte du nombre d’heures passées dessus est la façon la plus sûre de prendre conscience de la valeur de son travail, et d’y attribuer une ébauche de prix réaliste, qui ne soit ni trop bas ni trop élevé. Et ce prix, j’insiste, est le minimum acceptable.

Maintenant, soyons honnêtes, je n’ai pas fait des années d’études pour être rémunérée au SMIC. Sinon, autant prendre le premier job alimentaire qui me tombe sous la main, qui sera certes moins chouette, mais au moins j’aurais des vacances, des congés payés et un tas d’autres avantages sociaux inexistants quand on est auto-entrepreneur (ou pire D artiste-auteur), comme le chômage si je décide que j’en ai marre de ce job de merde.

Alors je ne vais pas me rémunérer au SMIC. Je vais augmenter un peu mon taux horaire, suffisamment pour compenser tous ces avantages sociaux auxquels je n’ai pas droit et souligner le savoir-faire que je vends, un savoir-faire particulier qui n’est pas à la portée de tous.

Je vais passer, admettons, à 15€/h bruts (soit 19€/h TTC).
En reprenant mes 20h minimum de travail, on passerait donc à 300€ HT pour une couverture (soit 380€ TTC)
À noter : le taux horaire d’un illustrateur oscille entre 15 et 45€/h — ce qui donne entre 300 et 900€ (HT, toujours, hein) pour une couverture.

Avec l’expérience (et la renommée, aussi), ce taux augmente parce qu’en théorie, plus on est expérimenté, plus la qualité est élevée et la qualité, comme partout ailleurs, ça se paye mon bon monsieur.

« Oui mais y a des graphistes qui passent 5h sur un photomontage, à ce moment-là les payer 100€ c’est justifié, non ? » 

Non plus.
Si un professionnel est capable de sortir une couverture digne de ce nom en aussi peu de temps, en incluant les recherches, les retouches et autres, c’est soit parce qu’il l’a bâclée histoire de ne pas bosser à perte, soit parce qu’il a une longue expérience derrière lui qui lui permet de bosser aussi vite, et cette expérience, au risque de me répéter, se paye.
L’artiste Artgerm rappelle très souvent qu’il a « mis 20 ans pour apprendre réaliser « ça » en 5min ». C’est pareil pour vous. Si en face de vous les gens râlent, laissez-les donc se démerder, on va rigoler.

Bref.

Ça, c’était seulement une piste de calcul du prix de production (je dis une piste, parce qu’il existe plusieurs manières d’établir ses tarifs, toutes avec des avantages et des inconvénients. Par exemple, facturer à l’heure, c’est cool car on est sûr de ne pas se sous-payer, mais ça valorise la lenteur, et ça c’est moyen pour rester compétitif. Personnellement, j’ai commencé par là pour avoir une idée de combien je devais facturer, puis j’ai demandé à quelques collègues, jusqu’à ce qu’on daigne briser ce vilain tabou et me donner une réponse claire. Ensuite, j’ai fixé un tarif par type de prestation, et je fais en sorte de ne pas – trop –  déborder niveau temps. Tout est une question de coups de main à prendre, et d’équilibre).

Mais, quand on réalise une couverture de roman, on cède aussi des droits (d’exploitation, tout ça), pour une certaine durée, dans un certain cadre, etc. que j’explique dans cet article (parce que la propriété intellectuelle, c’est marrant aussi, dans son genre).

Voici donc la deuxième partie : la cession de droits.
Elle dépend cette fois du client et de l’utilisation qu’il compte faire de votre œuvre.
Et, oui, elle se paye aussi.

En général, pour calculer le coût d’une cession de droits, on prend en compte 3 facteurs :
la durée d’utilisation (5 ans, 10 ans…).
• l’étendue de la cession : si l’œuvre est diffusée au niveau régional, national ou international.
le tirage initial.

Plus ces paramètres augmentent, plus le coût de la cession de droits augmentera. On ne paiera pas la même chose si le livre est tiré à 150 exemplaires ou à 10 000, et s’il est publié 5 ans ou pendant des décennies. Logique, ouais.
À noter : si la cession de droits est exclusive (c’est-à-dire que le client désire être le seul à pouvoir en jouir), alors cela coûte aussi plus cher.

Le souci avec elle, c’est qu’elle diffère d’un projet à l’autre et n’est donc pas fixe. Le mieux, pour savoir comment les calculer, est de vous référer à des guides professionnels (type Le Guide du graphiste indépendant) qui détailleront tout ça bien mieux que moi, mais généralement, il n’est pas déconnant d’ajouter au moins 30% du prix de production.

Ce qui nous amène pas loin de 500€.

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Conclusion : une couverture de roman, ça coûte au minimum 500€

Pas 50, pas 100, pas 150. Même si le temps de travail est moins important.

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• Pourquoi est-il dangereux de sous-facturer son travail ?

Parce que ça casse le marché. Et qu’à terme, la profession risque de disparaître.

« Roh l’autre eh, faut pas être alarmiste comme ça ! »
Imaginez plutôt : vous êtes étudiant en graphisme et vous trouvez que c’est une super opportunité pour vous lancer. Vous êtes employé avec un salaire fixe mais votre passion, c’est le graphisme/l’illustration et cet argent est un à-côté bienvenu qui vous permet, en plus, de vous détendre. Vous êtes débutant et persuadé de voler les gens en demandant plus de 100€ parce que vous avez l’impression de ne pas être aussi bon que tous les autres, là.

Vous acceptez de réaliser une couverture pour 100€.

À côté vous avez des gens, comme moi, qui tentent d’en vivre et qui n’ont pas d’autre moyen de gagner de l’argent. Ils ont des charges, des obligations, de l’expérience et ils ont conscience de la vraie valeur de leur travail parce qu’à force d’enchaîner les heures sans réussir à payer leurs factures, ils ont finalement compris qu’il était important d’adapter leurs tarifs à leurs efforts.

Mais les éditeurs acceptent de moins en moins de les rémunérer au juste prix.

Parce qu’autour, il y a des tas de gens qui acceptent des couvertures pour deux, voire trois fois moins cher. Et qu’ils ne voient pas pourquoi ils iraient payer autant, après tout. Normal, à leur place je ferais sûrement pareil en me disant que les autres n’avaient qu’à être plus compétitifs – sauf qu’à ce stade, on ne peut même plus parler de compétitivité.

Résultat : les professionnels peinent à se faire rémunérer correctement, tandis que les autres se prostituent pour 100€ avec le sourire.
Ouais je parle de prostitution ouais, qu’est-ce que tu vas faire ? 100€ pour une illustration de couverture revient à se payer à peine 4€/h et offrir la cession de droits.

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Bien sûr qu’il est humain de vouloir payer le moins cher possible, on cherche tous à le faire, c’est pour ça que la négociation existe et qu’on s’y adonne volontiers. Même si j’ai besoin de bouffer, je suis aussi consciente qu’il faut parfois savoir s’adapter à la personne en face (je reviendrai un jour sur comment négocier ses devis). Mais face à l’ignorance, je ne ferai jamais le poids.

C’est pour ça qu’il me semble primordial de prendre connaissance du vrai prix des choses et de ce qui se cache derrière, tant du côté des clients (non, on ne cherche pas à vous extorquer tout votre argent pour prendre des bains de billets) que des créatifs (non, vous n’êtes pas un voleur, et le fait que votre travail soit aussi votre passion ne rend certainement pas sa rémunération injuste. Cette logique revient à dire qu’il faut forcément détester son métier pour mériter d’être payé, c’est stupide.)

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C’est un problème d’autant plus compliqué qu’il est impossible de comparer les tarifs d’illustrateurs aux styles différents.
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On ne peut pas exiger que ces personnes pratiquent les mêmes tarifs et il est important d’en être conscient lorsqu’on choisit un illustrateur. En choisissant un illustrateur, on fait le choix non seulement d’un savoir-faire, mais également d’une personnalité qu’on ne trouvera nulle part ailleurs : si on n’est pas prêt à en accepter le prix, alors il vaut mieux se rabattre sur quelque chose de peut-être plus conventionnel, moins cher, comme une photo trouvée dans une banque d’images, au risque d’avoir des couvertures similaires à d’autres.

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• Pour conclure

Même avec toutes les excuses du monde, une couverture de roman ne coûte pas et ne coûtera jamais 100€. Parce qu’il faut du temps pour la créer, qu’il y a des charges, des connaissances, un style et des droits à prendre en compte et que tout ça ne tient pas dans un tarif aussi ridiculement bas.

Créatifs, je sais qu’il est tentant de céder quand on a besoin d’argent. J’ai moi-même débuté en acceptant des couvertures pour 50€, persuadée qu’on me faisait déjà un immeeense cadeau vu la médiocrité de mon niveau. Je n’en suis pas fière et j’ai vite évolué pour rattraper ça – je n’ai pas trop eu le choix quand j’ai constaté que je bossais 12h par jour et que je n’avais même pas 500€ à la fin du mois. Mais j’aurais aimé avoir quelqu’un qui, dès le départ, m’empêche de me tuer à la tâche et m’aide à trouver le juste milieu. Me voici donc avec cet article, à destination des moi d’avant qui passent par là.

Je sais qu’il est important pour une maison d’édition de réduire ses coûts au maximum ; fort heureusement, il existe beaucoup d’éditeurs qui sont conscients du vrai prix d’une couverture. Cet article s’adresse à ceux qui restent, s’ils ont envie d’en tenir compte, mais il s’adresse avant tout aux jeunes artistes (graphistes inclus : non, vous ne faites pas que retoucher des photos) un peu perdus qui tâtonnent : vous ne devez plus encourager ça, vous méritez mieux. Même si on essaie de vous faire croire le contraire, même si on cherche à vous culpabiliser.

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Et si vous culpabilisez malgré tout, demandez-vous s’il est juste que l’on exige des prix scandaleux de votre part, alors que personne ne remet en question le coût de l’impression d’un livre, le prix d’un stand en salon ? Ce sont aussi des prestataires, mais eux c’est normal… et pas vous ? Pourquoi ?
Pourquoi, alors que l’on est pourtant venu vous chercher pour passer commande ?

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Si vous doutez encore, le barème de l’adagp peut vous donner un bon point de départ pour connaître les tarifs en vigueur (et non pas ceux que l’on veut vous faire gober).

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Maintenant, il va falloir oser ! Hauts les cœurs !

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N’hésitez pas à me poser vos questions ; je serai heureuse de vous répondre. J’avais envie de m’exprimer sur ce sujet depuis longtemps, car c’est une question qui revient très souvent et à laquelle il est parfois difficile, sinon de trouver une réponse, d’apporter une justification. Et en toute honnêteté, bien que je le prenne aujourd’hui avec philosophie, je suis un peu fatiguée de devoir sans arrêt justifier mon envie de pouvoir payer mes factures et éventuellement remplir mon frigo au nom d’une « collaboration équitable » qui ne l’est au final pas du tout.

Pour conclure sur une note plus drôle, mon maçon est illustrateur, et il illustre parfaitement bien l’étonnante différence de considération entre le métier d’illustrateur et un, hm, « vrai » métier.

Edit 2020 : apparemment c’est toujours pas clair, mais je parle dans cet article du tarif m-i-n-i-m-u-m. MINIMUM. MIIIINIIIIMUUUUM. Le tarif moyen, celui payé par des maisons d’édition renommées, se situe aux alentours des 800€. La moyenne haute, elle, est à quatre chiffres.

r.

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55 réflexions sur “Combien coûte une couverture de roman ?

  1. Vay dit :

    J’ai fais exactement les mêmes erreurs au début, surtout qu’un job alimentaire, moi, j’en avais un. Depuis, je me suis un peu écarter de ce monde des couvertures, je fais plus dans le livre pour enfant.. et même là, je pense que je vais lever le pied et partir sur un côté plus « artistique » avec des expositions, et les ventes d’arts. Merci pour ce très bon article.

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    • tiphs dit :

      Pareil que toi, à la sortie de mes études, j’ai été serveuse pendant deux ans afin d’économiser pour partir un an à l’étranger… du coup, j’avais l’impression d’être une sacrée veinarde.

      J’avoue être de plus en plus tentée par les ventes d’art et les expositions, mais pour le coup, je n’y connais rien, alors… on verra plus tard. Bon courage à toi en tout cas, j’espère que ça marchera 🙂

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  2. jessicav13 dit :

    Merci pour ton article, c est super intéressant de savoir comment tu t y prends. Moi même qui suis complètement auto didacte (bon un an de formation artistique mais les renseignements pour le après étaient plutôt maigre) j ai encore du mal à calculer les prix …. le monde de l illustration m intéresse beaucoup en plus des portraits que je fais. Faut il être affilié à la maison des artistes sachant que ce sont des œuvres originales?
    Deuxième et dernière question, comment tu t y es prise avec les maisons d éditions, tu as envoyé un book de tes travaux?

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    • tiphs dit :

      Dans mon cas, je n’ai pas eu besoin de m’affilier à la maison des artistes : parce que je suis également graphiste et maquettiste, j’ai le statut d’auto-entrepreneur dans des « activités spécialisées de design. » Mais c’est au cas par cas, j’imagine. Le souci de la maison des artistes, pour moi, a été qu’il faille un chiffre d’affaire minimum pour y rester affilié, et que je ne l’ai pas toujours eu. Aujourd’hui, je suis très contente de mon statut qui me convient à merveille. À noter que cela n’empêche aucunement la propriété intellectuelle de s’appliquer 🙂

      Concernant les maisons d’édition, en fait j’ai eu un énorme coup de bol : j’ai ouvert une page facebook, un auteur m’a trouvée, proposée à son éditeur, et de fil en aiguille, avec le bouche à oreille, d’autres sont venus… je n’ai encore jamais eu à démarcher des clients, mais si je devais le faire, je pense que j’enverrai effectivement un book et un petite lettre de présentation.

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    • tiphs dit :

      Délicat, ça dépend, on réussit souvent à s’entendre car on est un peu tous dans le même bateau, si on peut dire.
      Le plus dur, c’est vraiment de faire face à certains discours culpabilisateurs. Quand on est rôdé ça va, mais quand on débute, c’est facile de perdre sa confiance en soi. C’est pour ça qu’il est primordial d’être transparent, je pense, sur les questions financières.

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  3. Yannick A. R. FRADIN dit :

    Bonjour et merci pour cet article intéressant.

    Difficile pour un auteur, surtout débutant, d’évaluer le coût d’une couverture, et d’ailleurs d’illustrations intérieures (je parle en connaissance de cause !).
    Je suis tombé sur votre article un peu par hasard, mais je l’ai trouvé clair et tout à fait pertinent.
    J’ai également apprécié l’humour et la touche supplémentaire en fin d’article avec le maçon^^

    La valeur du travail est importante, et si « brader » ses services est parfois tentant pour les raisons que vous avez évoquées (et dans bien des domaines d’ailleurs, le graphisme est loin d’être le seul concerné), il ne faut pas perdre de vue l’estime de soi et la valeur de ses compétences (et du temps passé à travailler, car après tout, le temps c’est de l’argent :p).

    Peut-être à bientôt au détour d’un autre article, je vais fureter un peu.

    Bien cordialement.

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  4. graphain dit :

    Merci beaucoup pour cet article. Je suis encore étudiante mais j’ai déjà quelques commandes de temps à autre et j’ai beaucoup de mal à fixer mes tarifs. Heureusement, ma mère est écrivain, alors elle arrive à m’aider. Mais avoir le point de vu d’une graphiste/ illustratrice, c’est quand même l’idéal. Maintenant je serais moins perdue au moment de rédiger les devis, encore merci ! 🙂

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  5. Ovidia dit :

    le problème, c’est que si on voit le problème sous cet angle (bien que je ne minimise nullement le travail d’un illustrateur), un auteur devrait donc facturer son livre à peu près… mettons entre 300 et 1000 euros ? Bah oui, parce que le temps passé à l’écrire, à le corriger, à le recorriger, à chercher un éditeur, à corriger de nouveau selon les directives de l’éditeur, à faire de la promo. Donc, je pense que le métier l’illustrateur n’est pas le seul à souffrir de cette baisse des prix et comme tout artiste, je pense qu’il faut adapter les tarifs au cas par cas, sinon, plus une couverture sera chère, plus elle motivera des gens sans formation de les creer par eux-mêmes et donc, de finir par en vendre aussi, mais à prix défiant toute concurrence, ce qui ne fera qu’aggraver la situation des illustrateurs.

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    • tiphs dit :

      C’est même davantage : comme l’explique Stoni ici : http://stoni1983.over-blog.com/article-parlons-fric-ou-combien-gagne-un-auteur-sur-quel-tirage-etc-65669383.html le montant de l’à-valoir pour une première publication se situe dans les 1500€. Mais pour ça, encore faut-il tomber le bon éditeur qui connait son boulot et ce qu’il implique financièrement parlant pour TOUS les acteurs de la chaîne du livre… et je suis d’accord, on n’est pas sortis de l’auberge. Tu peux être sûre qu’un éditeur qui n’acceptera pas de mettre le prix dans la partie marketing d’un livre (parce que la couverture n’est ni plus ni moins que du marketing, hein, sinon il suffirait de prendre une couverture neutre comme on en voit chez Gallimard) ne le fera pas pour son auteur. À chacun de voir ce qu’il est prêt à accepter ou pas.

      Effectivement, il est important d’adapter ses prix : comme je le dis dans cet article, la négociation fait partie intégrante du métier, qu’on soit autodidacte (ce qui n’a aucune incidence sur les prix, le savoir-faire est là ou pas) ou non. Personnellement, pour les plus petites maisons d’édition, je descends parfois exceptionnellement jusqu’au SMIC horaire (alors que le tarif d’un graphiste se situe entre 15 et 45€/h). Mais c’est le maximum que je puisse faire, sinon, je finis tout simplement sous un pont ; il y a des limites à tout.

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      • Dorian Lake dit :

        Le truc, c’est que Stoni parle de littérature blanche (qui la plupart du temps, ne fait pas de couv du tout).

        Un à-valoir, chez un petit éditeur, ou même un éditeur de taille correcte dans certains genres littéraires, n’existe tout simplement pas.

        Après, la différence avec un auteur, c’est que plus il vend, plus il gagne d’argent (et c’est pas toujours le cas pour les illustrateurs, à moins qu’ils touchent aussi des droits variables.) Mais, dans une petite publication, il arrive facilement que même avec un tarif à 200€, l’illustrateur gagner plus, au final, que l’auteur.

        Tout le monde y perd, en somme (à part les gros distributeurs, bien sûr).

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      • tiphs dit :

        Les à-valoir existent dans toutes les ME, qu’il s’agisse de littérature blanche ou pas (Samantha Bailly en parle également très bien sur son blog). La couverture, avant d’être de l’art, est surtout du marketing, et le marketing a un prix. Les distributeurs, les libraires, touchent plus que les auteurs sur les livres, et pourtant ça paraît normal.
        Si la maison d’édition n’a pas les moyens pour un illustrateur digne de ce nom, il lui reste toujours les banques d’image, qui font également très bien le job. Avec ça, chacun y trouve son compte et personne ne se fait entuber 🙂

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      • Dorian Lake dit :

        Les à-valoir ne sont pas si répandus que cela, non. Et ils sont prévus surtout pour les gros tirages. Si un livre d’un primo-auteur atteint les 500 ventes, c’est un beau succès.

        Pour des droits d’auteurs à 10% et un prix de vente à 20€ HT, cela fait 1000 euros. On est déjà au minimum de ce que préconise Stoni, et bien peu d’éditeurs, surtout les petits, se le permettront.

        Mais bon, même 1000€, ce qui est déjà excellent pour un livre, si tu le convertis en salaire horaire…

        D’ailleurs, je connais deux autrices qui ont fait le calcul sur un de leur travail.

        https://boutique.cestdoncvrai.fr/

        Juste pour l’écriture, elles ont passé 60 heures pour un texte de 13500 mots, ce qui fait pour un roman classique de 50 000 mots et un bête prorata, un temps de 222 heures (recherche + écriture + relecture).

        Si tu gagnes 1000 € avec ces 222 heures, et bien voilà, 2,22€ de l’heure. Sans parler de la promotion.

        Ce n’est pas le sujet de ton article, donc je ne vais pas en dire plus, mais non, la répartition des revenus entre distributeur, libraire, éditeur et auteur ne me paraît pas équitable.

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      • tiphs dit :

        J’ai dit « ça paraît », pas « me » paraît : moi non plus, il ne me paraît pas équitable que l’auteur soit celui qui se fasse le plus entuber alors qu’il est à l’origine du livre. Mais dans l’esprit collectif, il est normal de rémunérer correctement les « vrais » métiers. et effectivement, cet étalonnage arbitraire est nul.

        Ceci dit, la logique voudrait qu’on ajuste tout le monde à un salaire décent, pas qu’on cherche à traîner tout le monde dans la misère. Ou qu’on s’en passe, sinon (les petites ME se passent parfois de distributeurs, font elles-mêmes leurs couvertures, ne vendent pas en librairie… on pourrait donc penser que l’auteur aurait un pourcentage plus décent. Je t’avoue que j’en doute, mais je me trompe peut-être).

        Après… si certains auteurs acceptent de travailler pour 2€/h, ma foi, ça les regarde, ils restent libres de dire non. Personnellement, je préfère ne pas travailler en attendant une rémunération correcte (et prendre un petit boulot pour payer les factures) que me tuer à la tâche pour une misère.
        C’est autant, à mon sens, un acte militant pour protéger mon métier qu’une question de respect de soi-même. Mais chacun reste libre de ses choix.

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  6. lea dit :

    Bonjour, je suis une amatrice dessinatrice. Dernièrement j’ai reçut une commission d’ami, 2 « halfbody » pour l’image de leur chaîne youtube.
    Les personnes qui m’entourait m’ont tenu le même discours que tu tient.
    « 5€?! Mais tu travailles pour rien et même si tu est amateur si t’aimerais en vivre un jour faut que t’augmentes tes prix ma chère! »
    C’est vrai que comme tu la dis c’est assez complexe de faire payer ses dessins, on a toujours l’impression d’être une voleuse.
    En te remerciant pour ton article

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    • tiphs dit :

      Oula oui, 5€ c’est carrément donné ! À moins que tu dessines en 30min, mais même là, ça ne fait pas honneur à tes compétences.
      Ce que j’avais conseillé à une jeune artiste dans un cas similaire au tien, c’est d’augmenter progressivement tes prix jusqu’à arriver à quelque chose de correct : passer, par exemple, de 5€ à 15€, puis 30, et ainsi de suite… ça permet de t’habituer à ton rythme, et en face, les clients ne vont pas halluciner de voir tes prix passer du simple au quintuple. Et puis tu verras qu’en fait, les gens ne crient pas si facilement à l’arnaque, et tu gagneras en confiance en toi 🙂

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  7. Maman BCBG dit :

    Merci pour cet article très clair et déculpabilisant 🙂

    Mes réflexions sur accepter quelques commandes d’illustration en sont encore au stade embryonnaires, mais je sens que ton blog va grandement m’aider à construire un raisonement et des attentes réalistes !

    A bientôt donc 🙂

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  8. Elen Brig Koridwen dit :

    Un article courageux, bravo ! J’espère qu’il inspirera aussi les auteurs autoédités, qui ajoutent souvent aux complexes très bien décrits ci-dessus (« est-ce que je ne demande pas trop cher ? ») un douloureux complexe de l’amateur. En ce qui concerne les auteurs non pro, le remède est simple : professionnalisez votre écriture, pas vos prix de vente. Si vous voulez rester un amateur au sens le plus noble du terme, ou si vous vous croyez incapable d’une qualité pro quels que soient vos efforts, adoptez des plateformes où l’on propose ses écrits à titre gratuit, comme Scribay, Wattpad ou Altramenta. Car, au risque de ramasser encore une volée de tomates pourries, je dirai que deux comportements décrédibilisent l’autoédition : tenir à tout prix à vendre des écrits « ni faits ni à faire », et vendre de bons textes pour presque rien.
    Bien amicalement,
    Elen

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  9. grenouillegarou dit :

    Merci pour ton article dans lequel je me suis beaucoup reconnue ! J’ai tendance à sévèrement me sous évaluer et j’ai beaucoup de mal à m’imposer (je suis graphiste freelance depuis 2ans et je commence a faire de l’illustration). Je vais essayer de suivre te conseils et me baser sur la grille de prix ca peut toujours servir ! le manque de connaissances quant à al réalité du marché me pénalise beaucoup ! Merci !

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  10. Jean-Baptiste Leteinturier dit :

    300€ pour une couverture, c’est vraiment pas cher ! en dessous c’est franchement ridicule.
    Quand je pense au nombre de sites qui ont franchement besoin de petites illustrations parce que les développeurs ne sont pas des graphistes et quand je vois la qualité du boulot (et les tarifs hyper raisonnables) ça laisse imaginer de magnifiques sites web ^^

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  11. berdellages dit :

    Ce qui me ferait mal, ce serait de faire appel à une illustratrice pour ma couverture de roman et que celle-ci me soit refusée par la maison d’édition.
    Je ressentirais une pure perte d’argent, de talent et surtout une immense déception découlant du refus.
    Se voir imposer une couverture, même si on la trouve plutôt réussie, est comme si on désirait achever votre roman à votre place.
    J’estime que la couverture du roman ne devrait pas être imposée car c’est le point final de l’ouvrage même si c’est l’illustratrice qui le met, en étroite collaboration avec l’écrivain.
    Qu’en pensez vous?

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    • tiphs dit :

      La couverture est avant tout un argument de vente, et doit être pensée en ce sens.
      De fait, elle se doit de correspondre d’abord aux tendances graphiques du moment (pour éviter un côté ringard rebutant l’acheteur potentiel), ainsi qu’à la charte graphique de la maison d’édition qui publie le roman : si vous souhaitez une couverture dessinée, mais que votre éditeur ne publie que des couvertures photo ou typographiques, par exemple il refusera forcément votre proposition.
      L’édition est un business comme un autre, le marketing y fonctionne de la même manière, avec ses codes et ses tendances, à la différence que dans le cas d’un roman, la première impression se fait par un unique visuel : la couverture.
      C’est le premier élément qui va influencer les ventes, l’éditeur a donc intérêt à y porter un soin tout particulier.

      Je suis d’accord pour dire que l’auteur devrait systématiquement être intégré au processus de création de sa couverture. Mais, dans la mesure où c’est l’éditeur qui prend des risques financiers pour publier et vendre son roman, il est normal qu’il ait le dernier mot dessus.

      Personnellement, je ne suis pas choquée de voir que l’on impose des couvertures aux auteurs : on a rarement assez de recul sur sa propre histoire et tout l’affectif y étant lié pour savoir ce qui la mettra vraiment en valeur. Ce que l’on désire montrer n’est pas toujours le plus vendeur, le plus représentatif, ni toujours du meilleur goût.
      Dans la plupart des cas, les auteurs ne sont ni graphistes, ni publicitaires.

      Cependant, si cela représente une condition sine qua none pour un auteur, il peut, au choix, essayer de négocier son contrat avec l’éditeur avant de le signer (certains acceptent, d’autres non), ou encore se tourner vers l’auto-édition, qui permet de façonner son roman à son image sans risque de déception.

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  12. kitann dit :

    excusez-moi mais annoncer 300€ pour une couv de roman c’est casser le marcher, c’est foutre la profession des maquettistes créa en l’air, les mettre tous dans la précarité puis la clé sous la porte. vous voulez quoi ? que tout le monde bosse des jours à chercher des pistes créa, l’icono, réaliser le graphisme ou l’illustration, faire évoluer la piste retenue, faire l’exé, les correc, modifs et prépa fichiers, traceurs, bat et parfois aller chez l’imprimeur…sur plusieurs jours pour des cacahuètes ? ce qui m’énerve c’est que votre page s’affiche en premier quand on tape  » tarif couverture roman » et ce tarif de 300€ est une mauvaise référence surtout pour ceux qui démarrent qui vont se faire exploiter et les graphistes free confirmés qui vont perdre du taf .
    que ce soit clair :
    300€ c’est le prix MINIMUM facturé HT pour 1 jour de maquette / exécution simple
    300€ le MINIMUM 1 jour de création + maquette
    je bosse pour une maison d’édition très connue (je ne révèle pas le nom de mes clients) et les tarifs ne seront jamais en dessous de 750€ pour des couv simples ;et + vers 1000€ / 1500€ pour des gros enjeux
    la création c’est un art qui mérite d’être récompensé, payé à sa juste valeur et ça ne se fait pas en 1 jour. et on a fait des études d’art appliqués, de graphisme, de typographie et formations PAO pour être professionnels. ce n’est pas savoir juste se servir d’un logiciel comme un vrai photographe n’est pas quelqu’un qui sait juste se servir d’un appareil. il y a une maîtrise de la technique et avoir l’oeil pour la composition, la couleur, une sensibilté graphique dans nos métiers
    Autre exemple : une couverture de livre secteur livres Pratique chez Larousse en 2005 était payée 1300€ – comme ils faisaient appel à 2 graphistes en compet’ il y avait 400€ de défraiement pour le graphiste freelance dont les propositions n’étaient pas retenues

    tout le monde se permet d’avancer n’importe quoi sur internet aujourd’hui et fout tout en l’air. Avant on communiquait avec des professionnels et basta.
    Enervée

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    • tiphs dit :

      Bonjour,
      Cet article ne dit pas qu’une couverture coûte 300€, mais bien que c’est un minimum pour un *certain* temps de travail, avec un *certain* taux horaire basé sur un repère que tout le monde connait (le SMIC).
      Taux horaire clairement indiqué comme étant inférieur à celui en vigueur dans ce milieu.

      Si vous relisez, vous verrez qu’il est dit, entre autres, que le tarif horaire moyen pour un graphiste se situe entre 15 et 45€/h — ce qui est indiqué dans le guide du graphiste indépendant. De même, il est bien précisé qu’une couverture de roman atteint souvent les 4 chiffres, et que c’est tout à fait normal « pour toutes les raisons citées plus haut » (le temps de création et d’exécution, le savoir-faire, etc.) Les tarifs que vous me donnez sont également ceux présentés sur la grille partagée dans l’article.

      Cet article est avant tout là pour montrer aux auteurs ce qui se cache derrière le prix d’une couverture de roman et pourquoi ; et pour donner aux illustrateurs des pistes de réflexion autour de leur manière de se rémunérer.

      Parce que, personnellement, je ne pense pas qu’engueuler les gens en leur sortant des tarifs sans autre explication soit le meilleur moyen de les aider ou de leur faire prendre conscience de la réalité du marché et de la dangerosité de se sous-payer. Je suis d’accord : voir des gens facturer des couvertures 100, 200€, c’est très, très rageant. Mais l’agressivité n’a jamais vraiment aidé quelqu’un à être plus réceptif — expliquer calmement les comment et pourquoi me semble bien plus efficace.

      Bonne soirée à vous.

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  13. Rebecca Blade dit :

    Bon article !
    Justement, trouver le juste coût pour son travail est un véritable casse-tête à mes yeux. Ce n’est pas évident de faire la part des choses entre : ce que l’on vaut, les prix du marché, la tentation de mettre ses prix trop bas … ou trop haut !
    Mais comme dit à la fin : il faut o-s-e-r. Sans cela, rien ne se fait, rien n’avance.
    Merci pour cet article instructif.

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  14. Laliene dit :

    Bonsoir, merci pour cet article fort intéressant et accessible !
    J’aurais une autre question concernant les droits de cession :
    Exemple : je dois créer un personnage à illustrer un livre. Le personnage correspond à mon stylée dessin. Je cède donc les droits pour l’utilisation de ce personnage.

    Ma question est : est-ce que je peux réutiliser le même type de personnage, correspondant à mon style de dessin, avec néanmoins des différences (couleur de cheveux, de peau etc…) sans être « hors la loi » ?

    D’avance merci pour vos réponses !

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    • Tiphs dit :

      Bonsoir !
      Il n’est pas possible de céder des droits sur un « style » (sinon tu imagines qu’on serait tous liés à une seule personne par style de dessin, ça ne serait pas viable). Si c’est ta manière de dessiner, du moment que tu ne reprennes pas le personnage concerné trait pour trait, il n’y a pas de souci 🙂

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  15. Laliene dit :

    Bonjour !
    Je reviens sur ce forum car très intéressant…
    Voici un cas d’école : on me propose de créer une page de garde et 4 illustrations pour un petit book à destination de la jeunesse. j’ai fait mes propositions d’illustrations et une a été retenue.
    Le style fait BD, donc pas le genre des exemples de couvertures de roman dont j’ai entendu parler plus haut.
    Ma question : à ton avis, quel tarif paraît raisonnable pour la page de garde et par illustration, sachant qu’il s’agit d’une association ?

    D’avance merci pour la réponse !

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    • Tiphs dit :

      Bonjour !
      Je ne suis pas en mesure d’établir les tarifs de quelqu’un à sa place, ça dépend de trop de paramètres. Déjà, vu qu’il s’agit d’une association, assure-toi qu’ils prévoient de te rémunérer. Normalement, les recherches d’illustrations doivent également l’être (ça reste du travail).

      Si tel est le cas, tu peux dans un premier temps te baser sur la grille tarifaire linkée dans l’article, pour te faire une idée des prix pour ces types d’illustrations. Et par « type », j’entends bien « la façon dont elles sont utilisées », et non pas ton style graphique.

      Ensuite, c’est à adapter en fonction de ton expérience (après 8 ans de travail, tu factures plus cher qu’après 2) mais également au budget de ton client et des concessions que tu es prête à faire.
      Mon conseil : ne jamais descendre en dessous du SMIC horaire. Dans ce milieu la rémunération oscille entre 15 et 45€/h, (c’est loin du SMIC !), mais si tu tiens vraiment à bosser avec eux, c’est l’effort maximum. Donc essaie d’évaluer combien de temps tu vas mettre pour réaliser chaque illustration et de recouper avec les infos de la grille, pour voir ce que ça donne 🙂

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  16. Esiarb dit :

    Bonjour, j’ai une question assez importante pour ma part :
    j’écris un livre pour moi. Et réellement pour moi. Je l’ai écrit et réécris en boucle en m’imaginant des nombreuses histoires (toutes liées entre elles) et je commence à envisager l’écriture d’un ou de plusieurs romans officiellement et publiquement. Je ne me fais pas de faux espoir. Je ne m’attends à rien. Pour l’instant je passe une très grosse partie dans la construction du monde. Mais la partie feuille se remplie très lentement dû à ma motivation et à mes hobbies. Je souhaitais quand même savoir quelque chose.
    Mon roman est fort fantastique. Limite plus rassemblant à des mangas japonais et justement. J’ai beaucoup d’images en tête concernant tout ça et j’en viens donc à ma question :
    comme couverture de roman (s’il voit vraiment le jour), je pensais à quelque chose de beaucoup plus simple que la plupart des romans. Pour donner une idée globale se serait plus proche des images du studio Ghibli (pas vraiment volontaire) et encore. Les images qui trottent dans ma tête sont encore plus simple que ça. Je n’aime pas trop les image trop détailler. Je voulais savoir si c’était une mauvaise idée comme couverture de livre. Et si le prix / difficulté était au final assez similaire à ceux des roman qui sont bien plus détailler et travailler. En espérant mettre fait comprendre, je vous souhaite une agréable journée et je m’excuse pour les fautes d’orthographe qui m’auront échappé.

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    • Tiphs dit :

      Bonjour,
      Il est tout à fait possible d’utiliser une illustration minimaliste comme couverture de roman.
      En terme de difficulté, c’est comparable à une illustration plus détaillée, tout dépend de la personne à qui vous vous adressez, toutefois, notez que le prix d’une couverture ne dépend pas de son style mais du temps de travail passé à la réaliser : « simple » ne veut pas dire « rapide », et il faut compter le temps de recherches, les modifications à réaliser, ainsi que l’exécution et les cotisations (environ 25% du prix).

      Le plus simple serait de contacter des artistes dont le style vous correspond afin de discuter de votre projet et de vous faire une idée de budget.

      Bonne journée !

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  17. CupcakesMusicTea dit :

    Merci pour cet article, très instructif. Je ne connaissais pas les prix et ton article est très clair. Il est normal d’être payé correctement pour le travail fourni, j’espère que tous les acteurs de l’édition continueront de le comprendre.
    Bonne continuation 🙂

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  18. Malex dit :

    Je ne suis pas vraiment « concernée » par le sujet car je ne suis ni illustratrice ni liée au monde de l’édition mais j’essaie de soutenir autant que je peux les illustrateur•ice•s. Bravo pour cet excellent article, très clair et parfaitement présenté. J’espère qu’il fera ouvrir les yeux à certaines personnes surtout dans le milieu professionnel mais aussi chez les particuliers (quand j’en vois demander des images de profil gratuites à des illustrateur•ice•s j’ai envie de hurler…).

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  19. Because Banana dit :

    Comme de nombreux autres commentaires sur cet article, je te remercie d’avoir partagé tous ces aspects financiers avec nous. Et de façon très claire ! Et comme l’argent est parfois tabou, c’est intéressant de voir l’envers du décor avec beaucoup de sincérité. Et surtout j’ignorais ces contraintes de concurrence ou bien des illustrateurs débutants (ou non?) qui ne savent ou n’osent pas se valoriser. Tu m’étonnes que ton article et ton aide aient du succès 🙂

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  20. amelie bultez dit :

    Superbe article. Je vais me lancer en tant que coach éditorial et littéraire et je vais proposer des prestations clé en main, qui inclura ou non la couverture. Je me demandais justement combien pouvait bien coûter une couverture pour l’inclure dans mes tarifs. Je comptais 400€ en moyenne. L’idée étant de toujours travailler avec le même illustrateur pour plus de simplicité. Et soyons honnêtes, quand on en a un bon, ben on le lâche pas. Merci en tout cas, ton article m’a été bien utile.

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    • Tiphs dit :

      Merci beaucoup et ravie d’avoir pu t’être utile !
      Il est compliqué d’établir une moyenne, car chaque illustrateur fonctionne différemment et possède sa propre grille de prix, qui peut varier du simple au triple, voire au quadruple. L’idéal serait de contacter un panel d’illustrateurs pour leur demander un devis à partir de la prestation-type que vous comptez proposer, afin d’établir une moyenne.
      Bonne chance pour ce projet !

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  21. chrisred65 dit :

    J’arrive deux ans après la guerre, mais il y a un point que vous ne prenez pas en compte, tous les auteurs qui s’auto-éditent ne sont pas en mesure d’investir autant d’argent pour une couverture de livre, notamment s’ils multiplient les créations. Si l’auteur doit sortir 400€ à chaque livre, sachant qu’il a d’autres frais (site internet, achat de livres pour son stock personnel, marque-pages, cartes de visite, frais de correction, etc…). Cela étant dit, est-il plus préjudiciable pour l’illustrateur de négocier un prix plus modeste avec un auteur qui n’a pas les moyens de satisfaire votre prix, de mettre en valeur le travail de l’auteur mais aussi le sien en tant qu’illustrateur, plutôt que de refuser car pour vous le prix est justifié selon tous vos critères mais de perdre une opportunité d’exposer ses compétences ?

    Moi, je comprends bien votre explication. Mais dans les auteurs auto-édités, il y a des gens au chômage, sans emploi ou au RSA. Et ce serait dommage de ne pas valoriser leur travail qui pourrait en même temps valoriser le votre. D’un côté, vous pensez à la cause des illustrateurs, mais en élevant le niveau d’exigence financière, vous fermez également la porte à de nombreux auteurs qui souhaitent, comme vous, payer leurs factures.

    C’est une façon de voir la chose, mais je ne remets pas en question tout ce qui vous avez explicité avec éloquence.

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    • Tiphs dit :

      Bonjour,

      Ce point est pris en compte dans le dernier paragraphe juste avant la conclusion : si un auteur ou une maison d’édition n’a pas le budget pour une illustration dessinée sur mesure (ce que je conçois tout à fait), il existe des alternatives plus abordables, comme les banques d’images. De grandes maisons d’édition y ont recours, la qualité des couvertures produites n’est pas moins bonne, simplement différente.

      La négociation fait bien sûr partie du travail (il me semble d’ailleurs que c’est dit dans l’article), mais ce n’est pas rendre service aux métiers artistiques, quels qu’ils soient, de demander à un professionnel de casser ses prix au nom de la galère dans laquelle on se trouve, parce que c’est une galère partagée par l’ensemble du milieu. Se tirer mutuellement vers le bas n’aidera personne sur le long terme.

      Pour répondre à votre question, non, se rémunérer au juste prix au risque d’avoir moins de commandes n’est pas plus préjudiciable à un illustrateur que l’inverse : il passera le même nombre d’heures sur une illustration quel que soit son tarif horaire. La différence, c’est qu’avec une rémunération correcte, il n’aura pas à se bousiller la santé en enchaînant des centaines de commandes pour arriver au même salaire à la fin du mois.

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  22. Pingback: Auto édition
  23. Nekosign dit :

    Merci pour votre partage. Je vous envoie tout mon soutien étant également dans le métier graphique depuis plus de 20 ans et il est souvent difficile de lutter contre l’idée reçue du juste coût d’une réalisation graphique.
    Ce qui est malheureux est de voir de plus en plus d’articles de ce genre chez les photographes, graphiste, webdesigner et artistes… J’allais moi-même après autant d’année faire de même sur mon blog, en réalisant des pré-recherches d’argumentation et je suis tombée sur le votre qui est très bien argumenté.
    On le voit bien à l’air du numérique, les temps sont de plus en plus durs, surtout en phase de covid où les aides de l’état sont difficiles à avoir, ils nous tendent clairement la corde et on a pas fini… #hope #courage

    Personnellement avec l’expérience, j’ai appris à beaucoup refuser, plus de 70% des démarchages de prospect, car il vaut mieux refuser et cibler les 30% qui restent qui te nourrit réellement. Je ne connais personne vivant de 200 créations à 100€ à réaliser par mois (pour avoir un petit 1000€ après déductions des charges).
    Les jeunes qui réalisent par exemple des logos (simples et peu évolués) pour 150€ on en voit, mais ils ne dépassent pas les 2 ans, soit ils arrêtent ou soit ils changent eux aussi leur prix.

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