À la découverte de l’Islande – comment je suis partie découvrir un pays qui me faisait rêver, étape 1 : premières impressions.

Nope, je fais pas original, j’ai piqué l’idée  et  et  et aussi à l’aéroport de Keflavik (mais si, la pub à gauche)

Si tu as été témoin de mon hystérie communicative en septembre dernier, alors tu sauras que fin janvier, je suis allée en Islande. Sinon c’est pas grave, maintenant t’es au courant.

 
Alors je ne sais pas trop bien par quoi commencer tellement j’ai de choses à dire. Je n’y suis restée que trois tout petits jours, question de temps et de budget, mais j’ai quand même des tonnes de trucs à raconter, parce que l’Islande, niveau j’t’en fous plein les yeux allez bouffe, ça se pose là. C’est même pas que c’est dépaysant, c’est… pfrt.
 
 
Ça peut paraître banal pour certains. Mais moi, une compagnie aérienne
au nom du pays où je vais, c’est le début de l’excitation.
Premier voyage en solitaire, parce que j’avais envie d’être tranquille et libre de faire mon programme comme je le voulais, pour profiter au maximum du pays de mes rêves, j’ai donc décollé de Paris-CDG le 27 janvier à midi, mon sac à dos sur les épaules et White winter hymnal de Fleet Foxes dans les oreilles (chanson qui résume à elle seule mon voyage, puisque que je l’ai écoutée en boucle)
Un énorme merci à ma copine Lo, qui m’a hébergé chez elle la nuit d’avant et m’a tirée du lit après une courte nuit, alors que je disais « je veux plus y aller » en embrassant l’oreiller.


 

 
L’avion était étonnamment vide, nous étions, quoi, une vingtaine de passagers à tout péter. J’avais les trois sièges pour moi, ce qui m’a valu d’emprunter un oreiller en papier et un plaid mis à disposition par la compagnie pour rattraper un peu de sommeil, confortablement affalée comme une merde, à l’image de ma voisine de rangée. Devant moi, une géologue revenant tout juste d’Alaska et un guide touristique vivant en Islande depuis dix ans avaient une conversation fascinante que j’ai écoutée sans aucun scrupule, même quand elle a tourné en un monologue méprisant sur le tourisme depuis l’éruption d’Eyjafjallajökul. Dommage, pour un expatrié, de ne pas réussir à comprendre ce qui motive d’autres personnes à faire la même chose que lui de manière juste un peu moins longue… 
 
Hm ? Ouais, t’as relevé le mot Eyjafjallajökull, c’est ça ? Ouais ouais, je l’ai écris sans vérifier sur Google. J’ai même appris à le prononcer. Moui je sais, la classe.
Trois heures et demie et une sieste plus tard sous mon plaid Icelandair, j’ai pu apercevoir la côte islandaise pour la première fois. 
 
 
L’arrivée au-dessus du sol islandais représente un spectacle en soi. De mon hublot, j’apercevais les côtes, la péninsule de Reykjanes et les champs de lave entièrement noirs qui recouvrent tout, éclairés par de timides rayons de soleil perçant sous la nappe nuageuse. De l’autre côté de l’avion, c’est tous les highlands qui se dévoilaient, avec leurs montagnes basses si caractéristiques, leurs immenses étendues de rien, leurs lacs, la neige au loin et tiens, c’est pas un glacier que je distingue…?
Bonjour la magie.
Puis l’avion a atterri, j’ai fais mon premier pas dans l’aéroport de Keflavik avec un air conquérant façon Martin Freeman dans le Hobbit (en un peu moins désordonné, restons sérieux deux minutes), j’ai récupéré mon sac à dos et filé m’emparer du moindre dépliant touristique qui passait sous mes mains, changer ma monnaie et me confronter pour la première fois à l’accent islandais qui est très… bah, il est toujours plus facile à comprendre que l’accent russe.
En Islande, la monnaie nationale est la couronne islandaise, et se dit kröna. Depuis la crise de 2008 et la dévaluation de leur monnaie, le taux de conversion est plutôt fou, puisque 1€ = 155 ISK
Je me suis donc retrouvée avec plus de 55 000 ISK entre les mains… autant dire que j’avais l’impression d’être blindée de thunes. Et puisque je trouve que les récits de voyage n’en parlent pas assez et que moi je suis presque numismate dans l’âme, laisse-moi te montrer un peu à quoi ressemblent leurs pièces et leurs billets, là-bas.
Et sur la pièce de 2 ISK, il y a des dauphins.
En bonne mademoiselle prévoyante, j’avais pré-réservé mon transport depuis l’aéroport de Keflavik à mon hôtel à Reykjavik. Transport qui a duré trois bons quarts d’heure au cours desquels j’ai eu le temps de m’émerveiller trouze mille fois devant le paysage si particulier. C’est simple, c’est du rien. Mais du beau rien. Des champs de lave, noirs, quelques touffes d’herbe jaunie… pas de neige, il ne faisait pas froid. Mais genre, pas froid du tout. Même pas besoin de veste, un pull suffisait.
Si ça te surprend, sache que l’Islande se situe au croisement d’un tas de courants marins et en plein sur la dorsale atlantique, et bénéficie d’un climat océanique, donc tempéré. Je le savais mais bon, quand même « on sait jamais »… j’avais l’air con, avec mon énorme anorak de ski et ma grosse écharpe.
J’écouterai tripadvisor la prochaine fois.
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Un truc assez génial en Islande, c’est que les compagnies touristiques, qui organisent les transferts depuis l’aéroport, mais aussi les excursions, te déposent exactement au pied de ton hôtel. Et qu’on se le dise : ça facilite énormément la vie, Reykjavik est une ville plutôt étendue et tous les hôtels n’ont pas la chance d’être placés en plein coeur de la capitale.
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Le mien était l’auberge de jeunesse Kex Hostel, une tuerie que je ne peux que conseiller chaudement à tout le monde, pas chère, hyper cosy et très bien décorée, avec vue sur la baie et à une rue du centre-ville, un staff accueillant et à l’écoute qui sait te conseiller quelle que soit ta demande, un petit déjeuner par méga varié mais correct, des chambres propres et bien chauffées, des lits confortables avec des grosses couettes, des machines à laver, et des groupes de musique tous les deux jours au niveau du bar…
Chaque matin a été un véritable émerveillement quand, à 9h30, je petit-déjeunais face aux montagnes qui rosissaient avec le lever du soleil. Puis je sais pas, cet hôtel respire l’authenticité, tu ne peux que te dire « je suis en Islande » quand tu es dans le lobby.
Je ne veux même pas tester d’autres hôtels à Reykjavik, quand j’y retournerai, ça sera là-bas.
Et puis comment refuser un hôtel qui a comme mot de passe wifi « cookiemonster » ?
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En m’affalant sur mon lit, j’ai fait la connaissance de mes deux co-chambreuses, une Danoise nommée Rickie et une Chinoise dont je n’ai jamais compris le prénom, mais je n’ai pas osé le lui faire répéter une troisième fois. Moi qui m’attendais à trouver un dortoir plein, ce fut une agréable surprise de constater que nous n’étions que trois au lieu de six.
C’est en compagnie de Rickie que je suis descendue manger mon premier repas islandais (whouhou !), à savoir le plus énorme hamburger que j’ai jamais vu, que je n’ai d’ailleurs pas coupé avec un couteau, mais avec une dague viking de la taille de mon avant-bras (j’avais un peu peur de le manier, et Rickie aussi). Compte pas sur moi pour une photo, on n’a pas osé, puisqu’on avait des voisins locaux qui se sont déjà foutus de notre gueule quand on a pris les photos ci-dessus.
Ils ont confiance les mecs, pour laisser des trucs aussi monstrueux circuler comme ça. Je parle des couteaux, pas de nos voisins islandais, hein.
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Rickie est la seule personne que j’ai rencontrée dont je connais le prénom. Et pourtant j’ai parlé avec énormément de gens, au point de me surprendre moi-même. C’est un aspect du voyage en solitaire que j’ai adoré. Faire ces rencontres de quelques instants, échanger ses impressions avec des gens dont on n’a même pas besoin de connaître le nom pour s’entendre avec, parler un peu de ses intérêts communs, de son pays d’origine (et tu apprendras que mon prénom est « so classy ! » na.) en conseillant les bons coins à visiter… le prénom n’est pas une formalité nécessaire à la bonne entente, tout comme l’horrible question « et tu fais quoi dans la vie ? » On a préféré me féliciter pour la victoire de la France en handball.
De cette manière, outre mes camarades de dortoir, j’ai rencontré deux Américaines, une Française, une Néo-zélandaise, une Canadienne, un couple néerlandais et un Islandais. En trois jours. Pour quelqu’un qui n’est pas trop du genre à aller spontanément vers les autres, je m’épate.
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Ah puis un couple de retraités français aussi, mais c’est plutôt un mauvais souvenir. Ça m’apprendra à dire bonjour à des inconnus juste parce qu’ils parlent ma langue, madame a fait une scène à son mari qui a osé me répondre, j’étais très fière de moi.
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À 19h30, je suis partie pour ma première chasse à l’aurore boréale.
Une grande histoire, ça, j’y reviendrai plus tard. Faut juste savoir que ce soir-là, je suis rentrée bredouille, avec un gant en moins (je sais vraiment pas ce que j’ai foutu, mais j’en suis décédée de la main gauche), mais que j’ai carrément justifié la tonne de pulls amenés dans mon sac à dos et la grosse chapka. Mon pantalon de ski n’aurait pas été du luxe non plus.
Je suis revenue congelée mais étrangement pas déçue (mortifiée de la perte de mon gant, putain il venait de Disneyland).
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Le lendemain, le vrai jour 1, donc, était consacré à la visite du Cercle d’or l’après-midi, mais aussi à la découverte de Reykjavik le matin.
Du fait de la saison hivernale et des jours très courts, j’ai émergé à 9h, comme une fleur (un peu décalquée mais bon, rien à foutre) dans la faible clarté grisâtre qui précède l’aube, pour voir le soleil embraser les montagnes en prenant le petit déjeuner (qui a dit que je radotais ? Hé !)
La vue en question à 10h30, prise derrière les vitres un peu cracra, certes, mais chut.
Le ciel était dégagé, la météo prévoyait une belle journée… je me suis ruée dehors à 10h30, avec deux heures à peine pour faire un tour du centre-ville avant de partir pour le Cercle d’or.
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Reykjavik n’a rien à voir avec ce à quoi je m’attendais. J’ai pas mal voyagé, surtout dans les pays scandinaves (Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Pays-Bas, je les ai tous faits) et je m’attendais vraiment à retrouver le même genre d’ambiance avec plein de petites maisons en bois ou en tôle colorée…
Eh ben pas du tout.
La sublime sculpture Sólfar, en plein centre-ville, au bord de l’eau. J’ai à peu près cinquante photos rien que de ça.
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Reykjavik est la capitale d’Europe qui s’étend le plus rapidement. L’Islande a déclaré son indépendance en 1944, ce qui est très tard, et depuis le mode de vie de la population a radicalement changé pour s’urbaniser à mort. Les villages de pêcheurs se sont vidés et Reykjavik ne cesse de grossir tout en se modernisant. Du coup, quand on visite la ville (qui est tout bonnement immense en comparaison du nombre d’habitants), on a le centre ville historique qui concentre les petites maisons typiques des pays nordiques mélangées à des constructions hypra modernes qui donnent un aspect patchwork à la ville. Alors oui, il y a des maisons trop mignonnes, mais elles ne sont pas majoritaires, même dans le centre.
Mais un joli patchwork.
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Et encore, j’ai pas parlé de l’énoooorme église luthérienne au nom imprononçable qui domine tout Reykjavik. Hallgrimskirkja, d’après Google, cette fois (oui bah j’ai pas pu tout retenir.)
Et plus on s’éloigne du centre, plus les maisons s’espacent (je vous raconte pas la taille des jardins, ils doivent être tranquilles niveau voisinage) et deviennent modernes. Modernes et très typées américaines.
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D’ailleurs, si vous cherchez à vous gaver de spécialités islandaises, vous pouvez chercher, y en a pas tant que ça. L’influence américaine est très forte en Islande et ça se ressent surtout côté nourriture. On trouve des hamburgers géants, des pizzas et des hot dogs partout. J’ai même lu que le restaurant le plus populaire d’Islande était un stand de hot dogs…
Perso, le Domino’s pizza ouvert 24h/24 situé en bas de mon hôtel a sauvé mon dernier jour tellement je crevais la dalle. Oui parce qu’en Islande, la vie est chère, et la nourriture aussi. Alors j’avais pris le parti de m’empiffrer au petit déjeuner, de me réchauffer à coup de chocolat chaud durant la journée et de manger vers 18h (l’excursion pour les aurores boréales était à 19h30, donc le temps de prendre une douche, tout ça… Puis je crevais la dalle quoi.) On peut dire que j’ai survécu, et qu’une bonne pizza bien grasse réconforte grandement après une journée en pleine tempête de neige.
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Dans le genre chouette lieu à Reykjavik, je voudrais le Laundromat Café. On me l’a conseillé plusieurs fois et j’ai fini par aller y boire mon petit chocolat de mémé (chocolat chaud automatiquement servi avec une couche comme ça de chantilly, omnom) et mon verdict… l’ambiance est top. Mais vraiment. Le cadre est hyper chaleureux, le comptoir est tapissé de livres que l’on peut emprunter le temps de sa visite, et il y a même, comme son nom l’indique, de quoi laver son linge dans une pièce à part.
Par contre, les prix sont plutôt élevés, même pour une brasserie islandaise.
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Un fait intéressant : en Islande, ils ont le musée du pénis. Oui oui. J’en ai la preuve.
« The only one of its kind in the world. »
On les croit.
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Et je vais arrêter cet article ici, car après j’attaque avec le Cercle d’Or, et c’est un peu dense, niveau photos et tout.
Pour bien conclure, quelques réponses aux questions que je me posais avant mon départ, et que tu pourrais te poser aussi si tu prévois de partir en Islande :
  1. J’ai réservé mon transfert entre l’aéroport et mon hôtel avec la compagnie Reykjavik Excursions, et c’est avec eux que j’ai fait toutes mes visites, la journée. L’autre grande compagnie est Iceland Excursions Grayline, avec laquelle je suis partie chasser les aurores boréales. Toutes deux te prennent et te déposent directement à ton hôtel à chaque fois et les bus sont équipés de wifi, ce qui est méga pratique pour partager sa joie en direct sur instagram. Bon, sauf Iceland Excursions. On capte le réseau, mais ça ne se connecte jamais. Heureusement que les guides sont intéressants.
  2. Si tu ne sais pas encore quoi visiter, tu trouveras des dépliants absolument partout, et au pire, les réceptionnistes des hôtels sont aussi là pour te renseigner et réserver à ta place. Avec une petite commission, bien sûr.
  3. Si tu n’as pas réservé ton transfert, c’est pas grave : tu peux le faire directement à l’arrivée, et impossible de se perdre, l’aéroport est riquiqui, même quand on s’appelle Tiphs et qu’on est une tanche en orientation.
  4. Non, en Islande il ne fait pas si froid l’hiver. Enfin… la journée seulement, et sur la côte. Prévoir son gros anorak, son bonnet, trente couches de pulls et des collants en laine sous le pantalon de ski est une excellente idée si tu veux t’enfoncer dans les terres, même si c’est pas le top du glamour et que les Islandais te regarderont comme un énième touriste un peu bête.
  5. Il y a pas mal de vent et le temps change vite. Pense au maquillage waterproof.
Quelques photos de Reykjavik en vrac
 
 
Rendez-vous au prochain épisode pour la visite du Cercle d’or…
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